Les équipes de recherche sur le
paludisme et les paludologues du Sénégal se sont réunis mercredi 15 Mars 2017
pour le lancement officiel du Malaria Centre Sénégal, une initiative du Service
de Parasitologie Mycologie de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh
Anta Diop de Dakar (UCAD).
Le
Malaria Centre s’inscrit sur la logique d’une union pour l’élimination du
paludisme au Sénégal. La nouvelle structure qui vient d’être lancée va constituer
un espace de partage et va favoriser la collaboration entre les équipes de
recherche. Le Centre va aussi permettre de formuler des problématiques et des
propositions de recherche communes et la mise en œuvre des activités de
recherche et de formation entre les différents acteurs. « Pour ce qui concerne la région africaine, ce qu’il faut c’est de
produire de l’évidence, produire de la science et renforcer les capacités. Nous
avons besoins de fédérer nos forces de nous retrouver ensemble. Le but ultime
de ce Centre est de générer suffisamment de preuves scientifiques pour guider
les politiques de traitement et de prévention au Sénégal et dans toute la
Région africaine. » a expliqué le Professeur Oumar Gaye, Chef du
Service de Parasitologie, initiateur du projet.
La
Cérémonie de lancement du Malaria Centre a enregistré la présence de plus d’une
soixantaine de participants venant de l’UCAD, de l’Université de Thiès, de
l’IRD, de l’IRESSF, de l’Institut Pasteur, de l’ANACIM (Agence nationale de
l’aviation civile et de la météorologie), du PNLP (Programme national de lutte
contre le paludisme), de Speak Up Africa, de l’ABT, de AMREF, MSAS, de l’USAID,
et de l’OMS.
L’ensemble
des représentants des différentes institutions ont salué la mise en place du
Malaria Centre Sénégal. Tous ont exprimé leur satisfaction d’assister au
lancement officiel du Malaria Centre.
Sociologues, parasitologues, climatologues, environnementalistes …,
chacun y trouve déjà son compte.
« Le Malaria Centre va jouer un
rôle important dans le dispositif de lutte contre le paludisme. Il peut
constituer une référence en matière de réponse aux questions de recherche. Il
pourrait également servir de bras technique au PNLP. Pour nous guider et nous
orienter par rapport à nos stratégies et interventions. Il va jouer un rôle
important dans la lutte contre le paludisme » a
insisté le représentant du programme national de lutte contre le paludisme
(PNLP), Dr. Ibrahima Diallo.
« En tant que géographe, le Malaria
Centre me sera très utile parce que je travaille sur les maladies diarrhéiques
en relation avec l’environnement, je cherche à voir comment je peux lier la
pathologie qui est le paludisme à l’espace. Je pense que cette synergie qui a
été mise en place va nous permettre d’aller vers ces évidences
scientifiques. » a fait savoir le Géographe de la Santé et
enseignant-chercheur au Département de géographie UCAD, Docteur Ibrahima Sy.
Pour
sa part, le sociologue et anthropologue à l’UCAD, Pr Sylvain L. Faye estime que
le Malaria Centre Sénégal va constituer un cadre propice et très utile pour la
collaboration, le partage de connaissance et la coopération pour la mise en
place de programmes de recherche collaboratifs entre les différents acteurs.
« Parce que de plus en plus on va vers cela sur le plan
international » explique-t-il. « Nous
faisons des travaux dans plusieurs laboratoires et le partage se fait lors des
séminaires en dehors du pays » a regretté Pr Sylvain L. Faye.
En
plus d’offrir un cadre d’échange et de partage, le Malaria centre va aussi
apporter une solution à divers manquements dans le domaine de la recherche sur le
paludisme au Sénégal. « Le
Malaria Centre servira désormais d’espace où les gens présenteraient peut-être
leurs résultats dans un premier temps, discuteront ces résultats avant d’aller
à l’échelle internationale pour les valoriser ou bien captiver des financements
allant dans le sens d’éliminer ou de pré-éliminer le paludisme dans certaines
localités où ça sévit. » a souligné l’ingénieur de recherche à l’institut
de recherche et de développement (IRD), El hadji Ba.
« Ce
Malaria Centre permettrait de potentialiser nos recherches sur l’identification
du problème, sa mesure, ses différents déterminants et surtout les moyens de
lutte dans cette phase de pré-élimination du paludisme. Nous savons que seule
une action multisectorielle et pluridisciplinaire pourrait nous permettre
d’arriver à bout de ce fléau. » a souligné le Pr de santé publique et
Directrice du département de santé publique et de Médecine préventive de la Faculté
de Médecine et l’institut de santé et développement de l’UCAD, Anta Tall Dia.
« C’est le moment ou jamais de
fédérer tous nos efforts, toutes les disciplines, que ce soit les disciplines
de la santé et les disciplines connexes. »
a-t-elle ajouté. Un avis partagé par Docteur Aïssatou Touré, immunologiste chercheur
à l’institut Pasteur de Dakar. Selon cette dernière, les chercheurs de cet
institut comme les chercheurs des autres institutions « ont tous besoin de se mettre ensemble, de se parler, de se
mettre dans des réseaux ou ils pourront aborder ensemble les problématiques de
recherche. Parce que ces derniers doivent être abordés de manière multidisciplinaire. »